NOUS SOMMES RESPONSABLES
Message
des Yachak et des responsables de la communauté de Sarayaku
"Nous sommes responsables
de ce que la nature nous procure. Pour vivre en harmonie avec elle,
nous devons l'utiliser rationnellement et vivre dans un environnement
sain, en bonne santé physique et mentale.
Tout ce qui existe
dans l'humanité a une raison d'exister, les ressources naturelles
ne sont pas une exception, le pétrole n'est pas une exception.
Pour beaucoup d'individus, ce que je dis pourrait sonner poétique
et irréel, pourtant, ce que je dis est réel comme
la vie même.
La nature a une vie
propre, les fleuves, les lacs, les montagnes, les arbres et tout
ce qui existe dans la nature a une vie propre. Attenter contre eux
signifie occasionner imprudemment un déséquilibre
irréversible. Les désastres naturels restent pour
beaucoup inexplicables, nous les entendons comme la protestation
de la Mère Nature voulant se faire entendre.
En 80 ans de vie, j'ai
vu beaucoup de transformations, la nature que nous défendons
aujourd'hui n'est déjà plus ce qu'elle était
avant l'entrée de la compagnie Shell. Notre nature s'est
détériorée. Avec douleur nous avons observé
l'extinction de beaucoup d'espèces, dans les lacs, nous rencontrions
morts les grands anacondas, les dauphins, les loups d'eau douce,
les caïmans. Peu à peu les êtres des fleuves et
montagnes ont cherché refuge, se sont soignés car
la Mère Nature peut rétablir tout mais avec beaucoup
de temps.
Le pétrole tant
convoité pour sa valeur économique n'est autre que
le sang qui donne vie à la Mère-Terre et à
la nature. Certains prennent le sang de son corps et lui donnent
la mort. Ceux qui exploitent le pétrole demandent à
la nature de rester sans réaction face à l'égorgement
de la Mère-Terre, c'est illogique. A quoi va leur servir
tout l'argent du monde si leur chemin les conduit à la mort
? Les châteaux et les grands édifices sont-ils immunisés
à la réaction de la nature, les tremblements de terre,
les éruptions volcaniques, les inondations, les tempêtes
ne les affecteraient-ils pas ? L'humanité se rendra sans
doute compte qu'elle s'est trompée et s'est autodétruite,
mais il sera trop tard.
Beaucoup de jeunes
qui n'ont pas vécu suffisamment pour apprécier ce
qu'ils ont, croient que, sortis de la communauté, ils peuvent
décider de la vie de la communauté sans demander l'opinion
des anciens. Ils ne se rendent pas compte qu'ils vont à leur
propre malheur. Vivre dignement est important. Beaucoup de jeunes
qui demandent l'entrée des pétroliers et parlent au
nom de la communauté disent qu'ils vont construire le développement
des communautés alors qu'ils n'ont pas la plus petite idée
ce que le développement veut dire, ils veulent copier, perdant
leur identité et leur dignité. La perte d'identité
revêt beaucoup de formes, mais la pire est d'attenter aux
principes que nous sommes. Une personne peut être dans une
quelconque partie du monde, en relation avec d'autres peuples, et
ne pas perdre son identité car il est conscient de qui il
est.
A vous tous, je vous
demande instamment d'aider à préserver l'humanité
en respectant la terre et la Mère Nature. Si chaque
individu s'y met, la vie continuera."
Sabino Atanacio
Gualinga Cuji, représentant yachak de la communauté
de Kichwa de Sarayaku
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TEXTE DE
LANCEMENT DE LA FRONTIÉRE DE VIE
Depuis toujours et éternellement, nous protégeons
et gardons la terre et la forêt qui nous alimente chaque jours.
Nous, le monde des cultures Kichwa, Mayas, Astéque, Shuar,
nous sommes toujours présent pour défendre la biodiversité,
la vie et la nature.
Depuis ses deux dernières
décennies, nous sommes 1200 personnes à Sarayaku en
Amazonie équatorienne à défendre l’agression
et la destruction de la forêt et des ressources naturelles.
Nous avons fait l’impossible pour éviter que nos terres
sacrées soient transformées en champs pétroliers
qui pour nous représente la mort.
Il est certain, que
les forces économiques multinationales ont du pouvoir. Ils
nous ont encerclés, harcelés, menacés, accusés.
Il y a discrimination envers notre peuple.
Nous savons également
que votre économie et votre vie dépend de ses ressources.
Nous ne voulons pas vous faire du tort mais nous sommes déterminé
à ne pas laisser détruire la forêt.
Nous, nous demandons
si un peuple petit comme le notre peut changer le monde.
Peut-être pas !
Mais nous sommes sûr que dans chaque cœur, il y a un
peuple qui lutte avec la même force et si petit soit-il, nous
sommes le symbole de la puissance de la vie.
José Gualinga
Dirigeant des affaires internationales de Sarayaku.
Peuple Kichwa de Sarayaku - Équateur - Amazonie.
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